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Assemblée quaker de Montréal

Infolettre

 

Malgré le froid qui caractérise cette période de l’année, le mois de février propose des occasions
d’exprimer des sentiments pleins de chaleur, dont l’amour, le plus grand, surtout quand il est
universel. Considérant la réalité de cette année, nous en avons bien besoin.


Nous proposons donc des poèmes, des réflexions et des images autour des grands thèmes de
février qui est le mois de l’histoire des noirs, de l’amour, du cœur et des jours de la justice
sociale, de la Chandeleur et de la fraternité humaine. Puissiez-vous trouver dans ces textes un
ressourcement de vos valeurs quakers et la motivation à mieux les vivre.

 
 
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Par Brooke Nancekivell



 

Aimez vos ennemis

Par Martin Luther King

 
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Extrait d’un sermon de Martin Luther King fait à la Dexter Avenue Baptist Church le 17 novembre 1957.

 

La langue grecque, comme je l'ai dit si souvent auparavant, est très puissante... Elle nous aide magnifiquement en nous donnant le vrai sens et la profondeur de toute la philosophie de l'amour. … La langue grecque a trois mots pour l'amour, ce qui est assez intéressant. Elle parle de l'amour comme éros. C'est un mot pour l'amour. Eros est une sorte d'amour esthétique. Platon en parle beaucoup dans ses Dialogues, sorte d'aspiration de l'âme au royaume des dieux. Et il est venu à nous comme une sorte d'amour romantique…. Tout le monde a connu l'éros dans toute sa beauté lorsque vous trouvez une personne qui vous attire et que vous déversez tout votre amour sur cette personne. C'est éros, voyez-vous, et c'est un amour puissant et magnifique que l’on retrouve à travers toute la beauté de la littérature.

 

Ensuite, la langue grecque parle de philia, et c'est un autre type d'amour qui est aussi beau. C'est une sorte d'affection intime entre amis. Et c'est le type d'amour que vous avez pour les personnes avec qui vous êtes en amitié, vos amis intimes, ou les gens que vous appelez au téléphone ou avec lesquels vous allez dîner, ou votre colocataire à l'université et ce genre de chose. C'est une sorte d'amour réciproque. À ce niveau, vous aimez une personne parce que cette personne vous aime. Vous aimez à ce niveau, parce que vous êtes aimé. Vous aimez à ce niveau, car il y a quelque chose chez la personne que vous aimez qui vous plaît. C'est aussi un bel amour. Vous pouvez communiquer avec une personne; vous avez certaines choses en commun; vous aimez faire des choses ensemble. C'est la philie.

 

La langue grecque propose aussi un autre mot pour l'amour. C'est le mot agapè, et agapè est plus qu'éros. Agapè est plus que philia. Agapè est quelque chose de la bonne volonté compréhensive, créatrice, rédemptrice pour tous les hommes. C'est un amour qui ne demande rien en retour. C'est un amour débordant; c'est ce que les théologiens appelleraient l'amour de Dieu agissant dans la vie des hommes. Et quand vous vous élevez à aimer à ce niveau, vous commencez à aimer les hommes, non pas parce qu'ils sont sympathiques, mais parce que Dieu les aime. Vous regardez chaque homme et vous l'aimez parce que vous savez que Dieu l'aime. Bien qu’il puisse être la pire personne que vous ayez jamais vue.

 

C'est ce que Jésus veut dire, je pense, dans ce passage quand il dit : « Aime ton ennemi. Et il est significatif qu'il ne dise pas : "Apprécie ton ennemi". C’est quelque chose de sentimental, quelque chose d'affectueux. Il y a beaucoup de gens que j'ai du mal à aimer. Je n'aime pas ce qu'ils me font. Je n'aime pas ce qu'ils disent de moi et des autres. Je n'aime pas leurs attitudes. Je n'aime pas certaines des choses qu'ils font. Je ne les aime pas. Mais Jésus dit de les aimer. Et l'amour est plus grand que l'amour. L'amour est compréhension, bienveillance rédemptrice pour tous les hommes, afin que vous aimiez tout le monde, parce que Dieu les aime. Vous refusez de faire quoi que ce soit qui accabler un individu, parce que vous avez l'agape dans votre âme. Et ici, vous en arrivez au point où vous aimez l'individu qui fait le mal, tout en haïssant l'acte que la personne fait. C'est ce que Jésus veut dire quand il dit : « Aime ton ennemi. C'est la façon de faire. Lorsque l'occasion se présente de renverser votre ennemi, ne le faites pas.

 

L'amour‌ ‌est‌ ‌une‌ grâce qui guérit

Par Marilyn Ajami

 

En 1945, mon oncle Mike, membre de la marine américaine du New Jersey, est mort aux îles Philippines exécuté par ‌des‌ ‌Japonais. ‌ ‌ ‌


Une famille insulaire lui avait prêté refuge avant qu’il ne soit tué. Après sa mort, ils sont allés au bureau de la Croix Rouge ‌où‌ ‌ils‌ ‌ont composé‌ ‌une‌ ‌lettre‌ ‌à‌ ‌mes‌ ‌grands-parents.‌ ‌


Cette lettre, maintenant conservée dans les archives familiales, décrit mon oncle comme un jeune homme remarquable qui était devenu un "membre‌ ‌de‌ ‌la‌ ‌famille"‌ participant ‌aux tâches quotidiennes d’entretien de la ferme de cette famille dévastée‌ ‌par‌ les attaques ‌japonaises‌. ‌ ‌Mes‌ ‌grands-parents‌ ‌avaient‌ ‌le cœur brisé,‌ ‌mais‌ ‌la‌ ‌lettre‌ ‌fut ‌une‌ grâce de guérison ‌qui‌ ‌leur‌ ‌a‌ ‌permis d’avoir‌ ‌un service commémoratif à leur domicile‌ pour leur famille et leur communauté.


Maintenant notre histoire se tourne vers une autre grâce de guérison: le pouvoir du pardon et de l'amour. Notre fils est marié à une ‌femme japonaise. Ils habitent à proximité ‌et‌ ‌nos visites‌ ‌à‌ ‌leur‌ ‌maison‌ ‌sont ‌une‌ ‌pure‌ ‌bénédiction.‌

 

Mettre l’amour en pratique

Par Juan Nino

 
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Parfois, nous sommes tellement pris à essayer d'être productifs que nous risquons de nous priver d'amour et d'attention.


Dans mon cas, réaliser que les choses que j'aime faire valent bien le temps que j’y consacre m'a aidé à devenir plus aimant envers moi-même.


S'aimer soi-même n'est peut-être pas toujours aisé, mais je pense que cela devient plus facile avec la pratique.

 

Amour d’un étranger

Par David Summerhays

 
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Un mois de janvier il y a environ cinq ans, mon ami Hayden a découpé des milliers de petits cœurs en papier et les a collés avec de petits messages. Hayden a invité ses amis à les distribuer dans le métro le jour de la Saint-Valentin. La plupart de ses ami.e.s étaient trop timides ; moi, j'ai adoré l'idée.


D’un bout à l’autre du quai nous avons offert un petit cœur aux passants. La plupart se sont détournés, méfiants. D'autres ont demandé à quoi ça servait ? « Amour », avons-nous répondu. Pourtant quelques-uns ont tout de suite compris notre intention. Saisissant un cœur, les sourires étaient notre communion.


Hayden est décédé de cancer il y a quelques années. Inspiré par ce souvenir, j'ai coupé des dizaines de cœurs dans une enveloppe, avec l'intention de poursuivre la tradition quand je le pourrai.

 

Méditation sur l’Évangile et la Première lettre de Jean

Par Sébastien Garant

 
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Amour, Lumière, Souffle, encre sur papier, S. Garant, 1998

 

Ces derniers temps, j’ai aimé relire quelques passages de l’Évangile et de la Première lettre de Jean. Dans ces textes, les mots que Jean utilise pour nous parler de Dieu sont révélateurs. Il veut en effet nous dire quelque chose de Dieu mais, ce faisant, il veut aussi nous dire que Dieu ne se laisse pas enfermer dans des définitions. Jean, en effet, ne cherche pas à définir Dieu : lorsqu’il nous en parle, il utilise plutôt des images simples, complémentaires, favorisant l’ouverture de notre être à la contemplation du mystère divin. Sans essayer de circonscrire Dieu dans l’une ou l’autre de ces images, Jean va de l’une à l’autre, nous suggérant qu’aucune d’entre elles – ni même leur ensemble – ne suffit pour exprimer l’indicible. Ce faisant, Jean fait plutôt de chacune de ces image un tremplin que nous pouvons utiliser pour plonger dans l’ineffable.

 

Permettez-moi de mentionner ici trois images que Jean utilise : « Dieu est souffle » (Jn 4, 24)*; « Dieu est lumière » (1 Jn 1, 6); « Dieu est amour » (1 Jn 4, 16). Ces trois images utilisées par Jean me rejoignent particulièrement, peut-être parce qu’elles relèvent davantage de l’expérience quotidienne que du monde des idées : le souffle et la lumière se perçoivent par les sens, tandis que l’amour se perçoit par le cœur. Leur perception est immédiate, sans avoir à passer d’abord par la raison, même si la raison peut ensuite s’y consacrer. Par exemple, nous avons tous fait l’expérience de la lumière avant même de savoir parler. Même une personne aveugle a pu ressentir la présence de la lumière en se déplaçant d’un lieu ombragé à un lieu ensoleillé. Puis, avec notre apprentissage de la parole et avec le développement de nos facultés, il nous est devenu possible de nous interroger sur la lumière et d’en parler : qu’est-elle ? quels sont ses effets ? comment m’ajuster à elle ? que me fait-elle voir ?

 

Jean s’est plongé dans l’ineffable. Son expérience l’a émerveillé et il veut nous partager son émerveillement. Pour ce faire, il nous parle de Dieu par les magnifiques images du souffle, de la lumière et de l’amour. Lors de ma prière quotidienne, ces images m’aident à plonger à mon tour dans le mystère. Elles sont mon tremplin. La répétition d’une courte invocation inspirée de Jean (« Ineffable Souffle » ou « Ineffable Lumière » ou « Ineffable Amour » – ma préférée) m’aide à faire en moi une plus grande place au silence de la pensée. Dans ce silence, je peux plonger dans l’indicible et me laisser transformer par lui. C’est une façon de prier** que j’aime beaucoup.

 

* Dans le texte grec original, Jean écrit ici : « pneuma ho theos ». Le sens premier du mot pneuma est « souffle, respiration ». Par extension, un sens second du mot pneuma est « esprit », d’où la traduction fréquente : « Dieu est esprit » (plutôt que « Dieu est souffle »). Cependant, le grec du texte original ne perd jamais de vue qu’un esprit est un souffle ! 


** Cette façon de prier, à quelques nuances près, était courante dans l’Église ancienne et est actuellement répandue dans plusieurs traditions spirituelles, chrétiennes ou autres. Le quaker Thomas R. Kelly l’aborde de façon simple et brillante dans son livre La Présence ineffable, Labor et Fides © 2012 (conférence sur La lumière intérieure, II, pp. 32-33).

 

Une Saint-Valentin parisienne !

Par Michel Pionetti

 
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C’était dans les années où j’enseignais la biologie. Deux des mes étudiants formaient aux yeux de tous un couple solaire doté d'une complicité à toute épreuve. Et pourtant peu de temps après la remise des diplômes, Ombline s’est expatriée à l’autre bout du monde, alors que Ludovic s’engageait dans la Légion étrangère. Six ans plus tard, de passage à Paris pour un congrès, un vendredi matin 13 février sur le boulevard Haussmann, je suis tombé nez à nez avec Ombline… de retour d’une lointaine mission humanitaire. L’un et l’autre, nous ne pouvions nous attarder, mais nous avons pris rendez-vous pour manger ensemble le lendemain midi à la Brasserie de la Gare de Lyon. En fin d’après-midi, regagnant mon hôtel près de la Bastille, c’est Ludovic que j’ai croisé. Je savais qu’il était devenu médecin militaire et aurais, bien sûr, voulu en savoir plus, mais pour une obscure raison qui s'est imposée comme une évidence, j’ai prétexté une urgence et nous sommes convenus de nous retrouver le lendemain midi à la Brasserie de la Gare de Lyon.


Le lendemain, alors que midi sonnait au bourdon de Notre-Dame, je folâtrais sur les quais de Seine près de la Grande Bibliothèque.


Un an plus tard, à peu près à la même époque, je recevais une demande pour être le parrain de Léa et Théo… les jumeaux d’Ombline et Ludovic.

 

Mon amour

Par Roy Croft

 

Je t'aime
Non seulement pour ce que tu es,
Mais pour ce que je suis
Quand je suis avec toi.
Je t'aime,
Non seulement pour ce que
Tu as fait de toi-même,
Mais pour ce que
Tu as fait de moi.
Je t'aime
Pour cette part de moi
Que tu as fait s’épanouir;
Je t'aime
Pour avoir posé la main
Sur mon cœur encombré
Et passant outre
Toutes ces stupidités et ces faiblesses
Sur lesquelles tu ne peux pas agir
N’y voyant que vaguement,
Et pour avoir fait briller
Dans la lumière
Toutes les merveilles
Que les autres n'avaient pas regardées
Ou pas assez pour les trouver.
Je t'aime parce que tu
M'aides à faire
Avec le bois de ma vie
Non pas une taverne
Mais un temple.
Au sujet des travaux
De mon quotidien
Pas un reproche
Mais une chanson.
Je t'aime
Parce que tu as fait
Plus que n'importe quel credo
Aurait pu faire
Pour me faire du bien
Et plus que n'importe quel destin
Aurait pu faire
Pour me rendre heureux.
Tu l’as fait
Sans un toucher,
Sans un mot,
Sans aucun signe.
Tu l’as fait
En étant toi-même.
C'est peut-être ça
Être un ami,
Après tout.

 

 

Proposé par Janette Fraser

 
 

Le filet divin

Par Wendy Sturton

 
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J'avais vingt ans. J'ai volé seule dans un avion de Montréal à Paris, j'ai pris un train pour Göttingen dans le nord de l'Allemagne, prévoyant y fréquenter l'université pendant un an. Je n’y connaissais rien, ni personne.

 

Je suis tombée par hasard sur une résidence qui hébergeait des étudiants allemands avec des étudiants internationaux. On m’a désigné une chambre dans la tour avec Juliane. C'était une véritable echambre dans une tourelle, accessible uniquement par un escalier circulaire plutôt raide. C'était le pays des contes de fées de Grimm et c’était l'université où les frères Grimm avaient travaillé.

 

Je me suis effondrée, malade d'épuisement, dès mon arrivée. Bien sûr. Dans mon délire du premier matin, j'ai entendu des pas menaçants dans l'escalier. La méchante sorcière ? Barbe Bleue ? Juliane sortit souriante de la cage sombre de l'escalier avec, sur un plateau, le petit-déjeuner. Pour moi. De ce cadeau est née l'amitié de toute une vie.

 

Je sens qu’il existe un filet d'amour qui m’a soutenue à travers tous les gestes de mes amis tout au long de ma vie. Ce filet est une de mes images de Dieu.

 

Qu’il est difficile d’aimer (parfois)

Par Jean-Louis Demers

 
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Peinture murale intitulée "Look Away" par Chuck Landvatter alias @chuckdillah Située au 195 West Commonwealth Avenue à Salt Lake City, Utah. Photo de James alias @urbanmuralhunter sur cet autre site photo. Edité par Teee. | Photo de flickr

 

L’amour est couramment représenté de façon idyllique. Il est aussi associé à la relation entre deux individus, souvent un couple hétérosexuel formé de personnes belles et jeunes. Mais l’amour n’est pas toujours qu’un sentiment ni quelque chose de facile ou de merveilleux. Aimer présente souvent des défis. J’ai lu avec bonheur un ouvrage du médecin Christian de Duve (prix Nobel 1974) qui aborde la question du rejet de la différence comme étant une donnée biologique inscrite dans les gènes humains afin de préserver l’unité du groupe. Cet héritage ne nous est plus nécessaire aujourd’hui, au contraire, il nous nuit. Il propose que surmonter ce penchant naturel suppose un dépassement de notre nature. Aimer n’est pas toujours quelque chose de naturel. L’amour de nos ennemis peut parfois se résumer à ne pas leur souhaiter de mal.


J’ai été interpellé il y a quelques années par la visite du musée du Royal London Hospital qui abrite certains artefacts de son plus célèbre patient, Joseph Merrick, surnommé tristement de son vivant « l’homme éléphant ». Cet homme, qui à cause d’une rare pathologie présentait un physique extrêmement atypique, a été toute sa vie l’objet d’un immense rejet de la part des autres. On ne l’aimait pas. Pour l’aimer il eût fallu se dépasser et aller plus loin que ce que nous sommes. Joseph Merrick est sûrement un cas célèbre mais il est loin d’être le seul. J’y avais visionné un petit film sur cette condition socialement si difficile. Combien ont souffert de ne pas être comme tout le monde?  Je pense aux compagnons de classe qui étaient l’objet de moqueries à cause de leurs différences. Qui n’en a pas connus? Les enfants peuvent être très cruels si on ne leur apprend pas à aller au-delà de leurs réactions premières. Et que dire des adultes? Le problème philosophique du mal et de la souffrance nous échappe. Il semble tellement injuste. Seul le silence devant ce mystère et l’action pour le combattre semblent pouvoir y répondre.


Certaines personnes ont marqué mon esprit par leur courage face au rejet des autres. Ils ont ma profonde admiration. Je pense à Michel Petrucciani que j’ai vu en spectacle et dont je garde un souvenir ému. Comme violoneux, me viennent en tête Gaelynn Lea et Michael Cleveland. Pensons aussi au grand courage de personnes comme Jono Lancaster qui grâce à son don de communicateur milite pour l’acceptation des personnes atteintes du syndrome de Treacher Collins. Eux ils ont le talent dirons-nous. Oui, mais un talent exceptionnel qui n’a pu se développer que parce que des gens autour d’eux les ont aimés.


Les moins talentueux n’ont pas cette chance du don qui, procurant du plaisir aux autres, facilite leur acceptation. Mais les plus poqués, les moins beaux, les trop gros, les tout-croches, les déplaisants nous interpellent toujours. Ils peuvent être nos maîtres, à la condition que nous soyons disponibles à apprendre quelque chose d’eux, sur nous-même et sur la vie. En bon quaker je dirai; il y a quelque chose du divin qui est en eux comme en chacun d’entre nous. Divin ou pas, voilà un des grands défis que l’amour nous pose parfois, c'est-à-dire demeurer conscient qu’une personne est toujours plus grande que ses actes et que le corps est une monture que l’on n’a pas choisie. Alors, pensons un peu à la façon dont nous aimons et à pourquoi nous aimons.

 


Phase sombre

 
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Pendant de nombreuses lunes
J'ai tourné autour de l'axe de la vérité
jusqu'au soulèvement
né d'un silence mortel,
d’une explosion de roches et de la poussière
d’étoiles tombées.
Impact!
Un traumatisme silencieux
et une âme qui se démêle
sont des systèmes
où la justice disparaît
et où la noirceur est vide.
Où est notre lumière ?

 

 

Voir la biographie du poète ici

 

Proposé par David Millar

 


Première lettre de Paul aux Corinthiens, chapitre 13

 
 

J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.


J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.

 

L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.

 

L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée. En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.

 

Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant. Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.

 

Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.

 

Caroline Balderson Parry

 

Caroline Balderson Parry est décédée le 11 février 2022 entourée de sa famille qui « faisait chanter sa maison ». Caroline était une écrivaine, une musicienne et une personne engagée en éducation religieuse qui était active auprès de l’Assemblée de Montréal pendant la période où elle y résidait.


Molly Walsh se souvient de Caroline comme d'une force au sein de l’Assemblée quaker du Canada. Elle a grandi à Philadelphie et a passé une grande partie de sa vie à Toronto et à Ottawa. Partout où elle allait, remarque Molly, Caroline avait une influence ; elle était une « jeune aînée », comme dit Molly.


Molly se souvient en particulier d'un livre écrit par Caroline en 1987 intitulé « Let's Celebrate ». Ce livre, écrit afin de décrire comment les canadiens célèbrent leurs fêtes, était très apprécié des enfants, des enseignants et des bibliothécaires. Elle était une écrivaine et une artiste qui ne manquait jamais une occasion de célébrer.  Notre amie Caroline nous manquera et nous transmettons nos plus sincères condoléances à ses enfants, Evalyn et Richard Parry.

 

Ne manquez pas ce festival!

Par Wendy Sturton

 
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Le Quaker Black Lives Matter Film Festival s'est ouvert le 12 février dernier avec la projection d’un excellent film: I Am A Woman—Leap of Faith. Le film se concentre sur la vie et l'œuvre de Nozizwe Madlala-Routledge, quaker sud-africaine et nouvelle directrice à Genève du Bureau des quakers auprès des Nations Unies (QUNO). Le "Leap of Faith" mentionné dans le titre fait référence à la décision difficile prise par Nozizwe d'accepter le poste de vice-ministre de la défense au sein du premier gouvernement de l’ANC (Congrès national africain) en Afrique du Sud. La décision était problématique pour une quaker pacifiste, et pourtant avec le discernement de son assemblée, elle accepta le poste et eut une influence positive sur l'armée de son pays.

 

Chaque film de cette série porte sur un quaker noir dont la contribution fut importante pour le quakerisme et le monde : Howard Thurman, Mahala Ashley Dickerson, Bayard Rustin et enfin Paul Robeson.

 

La publicité promotionnelle du festival souligne: "... ce festival de films révolutionnaire est le premier en son genre qui s'efforce d'éduquer le monde sur l'importance des quakers de couleur qui sont restés trop longtemps en marge de la Société des Amis et du monde entier."

 

Si vous êtes en mesure de vous réserver quelques heures tous les deux samedis à 13 h du 26 février au 9 avril, ces films vont vous permettre d’approfondir votre compréhension du quakerisme et de certains Amis qui sont restés trop longtemps méconnus. J’ai bien hâte de visionner ces films et d’être mieux informée sur les personnes qu’ils nous présentent.

 

Pour en savoir plus sur le festival et pour vous inscrire cliquer ici

 

 

Liste des contributeurs

Comité de rédaction:
Jean-Louis Demers
Sherezada Ochoa
Wendy Sturton

 

Traducteurs:
Jean-Louis Demers

Wendy Sturton

 

Un remerciement particulier à:

Claire Adamson

Marilyn Ajami

Roy Croft

Janette Fraser

Sébastien Garant

Roen Higgins

David Millar

Brooke Nancekivell

Juan Nino

Michel Pionetti

David Summerhays

Molly Walsh

 
 
 
 

Pour contacter l'équipe de l'infolettre, veuillez nous envoyer un courriel à newsletter@montreal.quaker.ca

 
 

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